Chapitre 6
La Révolution et l’Empire, Les " habits
neufs "de la suffisance
1789 – 1815
La France,
patrie des Droits de l’homme
L’invention
de la nation française, une et indivisible
La France
des départements
La liberté
au bout du fusil révolutionnaire
La France
napoléonienne, " die grosse nation"
L’ancien
dans le nouveau, " le mort saisit le vif "
La France, patrie des Droits de l’homme
Voici
plusieurs sens du mot " révolution " : rotation d’un corps
autour de son axe central ou d’un autre corps ; mouvement circulaire
complet ; mouvement qui revient à son point de départ. Révolution vient
étymologiquement du latin revolver :
" rouler en arrière ". Troublant !
Cet essai
n’ayant pas la prétention d’être un livre d’histoire, il n’entrera pas dans les
débats suscités par l’événement Révolution française de 1789. Liberté ou
terreur ? Avantages et inconvénients des changements de régime opérés dans
la violence ? Ce qui nous importe ici, c’est de vérifier combien la
suffisance royale a su se transformer en suffisance révolutionnaire et
impériale ; dans ses " habits neufs ", la suffisance
est dans la continuité.
Les acteurs
de la Révolution tiennent leur œuvre pour radicalement inédite : « Il nous est permis de croire, s’écrie
Mirabeau, que nous recommençons
l’histoire des hommes. » Rien moins que cela.
Ils ne
craignent pas de donner des leçons : « la
nation française n’est pas faite pour recevoir l’exemple, mais pour le donner.
» Alexis de Tocqueville écrit : « Il
n’y avait pas un français qui ne fût convaincu qu’il n’allait pas seulement
s’agir de changer le gouvernement de la France, mais d’introduire dans le monde
de nouveaux principes applicables à tous les peuples et destinés à renouveler
la face entière des affaires humaines. »
Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène ;
Napoléon se confie : « Les
grands principes de notre Révolution (…), voilà le trépied d’où jaillira la
lumière du monde. Elles le régiront, elles seront la foi, la religion, la
morale de tous les peuples (…) » La suffisance française, la voilà,
toute incarnée dans ce projet messianique et hautement universel.
Comment des
bourgeois, nés sous l’Ancien régime et imprégnés de ses références,
auraient-ils pu en quelques années « du
passé faire table rase » ? Prétendre que les révolutionnaires de
1789 ont " inventé " les Droits de l’homme et la
philosophie politique qui les sous-tend est faire injure à l’histoire des
libertés individuelles en Occident.
Le premier
acte fondateur de ce processus historique est posé en Angleterre, avec la Magna Carta Liber Tatum ou " Grande
Charte ", arrachée par le baronnage anglais au roi Jean sans Terre en
1215, après une courte guerre civile. Ce texte limite l’arbitraire royal ;
il garantit les droits féodaux, les libertés des villes et institue le contrôle
de l’impôt par le Grand Conseil du Royaume. Pendant ce temps, en France,
Philippe Auguste s’enivre de puissance…
La Grande
Charte sera suivie de l’Acte d’Habeas Corpus (1679) et du Bill of Right (1689). Pendant ce temps, en France, le Roi Soleil
brille des mille feux de la prétention monarchique absolue…
L’influence
de la Grande Charte hors d’Angleterre se retrouve dans l’Acte de La Haye,
rédigé par les États généraux des Pays-Bas en 1581, proclamant l’indépendance
des Provinces-Unies et reprenant la tradition anglaise républicaine qui s’était
exprimée au cours du XVIIe siècle. L’esprit de la Grande Charte et
l’influence des Lumières éclairent la Déclaration d’Indépendance des États-Unis
en 1776.
Comment
peut-on alors s’autoriser à prétendre que la France serait la " patrie des
droits de l’homme " ? La France est le pays dont les représentants
politiques ont proclamé en 1789 la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen ; à la même époque, les droits de l’homme dans leur version du
moment se portaient bien aux États-Unis, en Angleterre, aux Pays-Bas. La France
rattrapait son retard, tout simplement.
L’invention de la nation française, une et indivisible
Le mot nation, au sens où nous l’entendons
aujourd’hui, est une invention de la Révolution française sous la forme d’un
concept géopolitique nouveau : l’Etat-nation-territoire. Jusque-là, le mot
nation désignait une entité ethnique et culturelle, un ensemble de gens se reconnaissant
des ancêtres communs, une généalogie commune, marqués par une langue, une
religion, des coutumes.
La nation émerge comme nouveauté historique quand
les députés des États généraux se proclament assemblée nationale, le 21 juin
1789. La nation est proclamée " une
et indivisible " par des députés dont la culture politique est faite d’un
certain héritage mental : l’Ancien régime et sa tradition de monarchie
centralisée.
L’article premier du titre II de la Constitution de
1791 affirme ainsi que « le Royaume est
un et indivisible ». La Constitution
de 1793 reprend ces idées dans son article premier, « la République est une et indivisible ». Plus encore que le
royaume ou la république naissante, ce qui est déclaré " une et
indivisible ", c’est la France, cet ensemble de territoires conquis
et assujettis par la monarchie depuis Hugues Capet. On la défendra contre les
envahisseurs ; les guerres engagées au nom de la liberté s’inscriront dans
une logique de conquêtes territoriales, bel et bien héritée de la tradition
monarchique. Comme l’écrivait Charles Péguy : « La
République une et indivisible (...) rien n’est aussi monarchique, aussi royal,
aussi ancienne France que cette formule » (L’Argent, 1913).
La France
des départements
Pour
apprécier à sa juste mesure l’esprit uniformisateur de l’Assemblée nationale de
1789 en matière d’organisation territoriale, il faut évoquer la création des
départements.
Un comité de
constitution, créé en juillet 1789, est chargé de ce travail de liquidation des
anciennes provinces. Il reprend l’idée d’un découpage géométrique, à l’instar
des États américains, procédé qu’avait illustré le géographe du roi Robert de
Hessel en 1780 en dressant une carte de la France divisée en 81 contrées
carrées, de 18 lieues sur 18 (72 km) environ, divisées elles-mêmes en districts
carrés puis en cantons carrés.
En septembre
1789, un projet purement géométrique est proposé à l’Assemblée Nationale :
on découperait le territoire en 80 départements carrés, chacun divisé en 9
communes carrées, elles-mêmes divisées en 9 cantons également carrés de 4
lieues de côté. Ainsi, comme l’avait souhaité Condorcet, « dans l’espace d’un jour, les citoyens les plus éloignés du centre
peuvent se rendre au chef-lieu, y traiter d’affaires pendant plusieurs heures
et retourner chez eux ».
Paris serait
traité à part et constituerait un 81e département.
« On s’étonne de la facilité surprenante avec laquelle l’assemblée constituante a pu détruire d’un seul coup toutes les anciennes provinces de la France, dont plusieurs étaient plus anciennes que la monarchie, et diviser méthodiquement le royaume en quatre-vingt-trois parties distinctes, comme s’il s’était agi du sol vierge du nouveau monde. » Alexis de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution.
Quelle idée de s’inspirer de l’exemple américain ! En 1800, l’Amérique du Nord, continent des vastes solitudes, ne compte que 5 millions d’habitants, tandis que la France en rassemble 29 millions, sur un territoire 17 fois plus petit. Au prétexte d’effacer les frontières des anciennes provinces, des " technocrates avant l’heure " envisagent paisiblement de dessiner la carte administrative du pays comme on le fait sur une table à dessin, en tranchant dans le vif de populations denses et de territoires façonnés par l’histoire et la géographie depuis des millénaires.
Ouf !
En novembre 1789, l’Assemblée constituante adopte un découpage plus conforme à
la réalité des territoires ; les limites des 83 départements tiennent
compte de la géographie et de l’hydrographie.
Le
département s’exporte bien : de 1792 à 1812, suite aux guerres successives
de la Ire République et de l’Empire, la France étend
considérablement son territoire. Dans la majeure partie des cas, les régions
annexées sont organisées en départements. Cela concerne les territoires de
l’actuelle Belgique, des Pays-Bas, une partie de l’Allemagne (toute la rive
gauche du Rhin et les côtes de la mer du Nord) et de la Suisse, le nord et le
centre de l’Italie.
En 1800, 113
départements ; en 1812, à l’apogée de l’Empire, 134 départements (dont 4 en
Espagne). Des villes comme Rome, Hambourg, Amsterdam, Turin, Bruxelles ou
Aix-la-Chapelle sont devenues des préfectures, au même titre que Bordeaux,
Orléans, Rennes, Périgueux ou Marseille.
À la chute
définitive de l’Empire en 1815, la France retombe à 86 départements[1].
Pendant
quinze courtes années, la baudruche napoléonienne avait tenté de faire revivre
le mythe d’une France dominant le continent, d’« un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur[2] », comme au
temps de Louis XIV, un siècle et demi en arrière. La baudruche se dégonfle et
dans ses lambeaux s’installe peu à peu les soupirs d’une nostalgie de cette
grande France.
La liberté
au bout du fusil révolutionnaire
Avec la
Révolution française, c’est une dynamique de la contamination démocratique qui
s’engage. La nation de la liberté et des droits de l’homme va s’engager dans
une guerre, d’abord défensive en 1792, puis rapidement offensive.
Cette guerre
de 1792 a été une erreur. Censée " libérer " les peuples d’Europe de
leurs despotes, elle a en fait déclenché la peste du nationalisme en France et,
par contrecoup, dans les pays attaqués. Au nom du " despotisme de la
liberté[3] "
(ah, le bel oxymore !), les armées révolutionnaires et napoléoniennes ont
assumé un rôle objectif, c’est-à-dire indépendant de leur volonté
affichée : ils ont viré les rois et les princes régnants…pour les
remplacer par des fonctionnaires ou des parents de l’empereur[4], ce qui
a conduit après 1815 au retour des élites au nom de la défense de leurs patries
respectives.
Pour
éclairer cette notion de rôle objectif, voici deux exemples : en Asie,
pendant la seconde guerre mondiale, l’armée japonaise a viré les anciennes
puissances coloniales (France, Royaume-Uni) et a donné naissance au
nationalisme ; en " libérant " les pays d’Europe de l’Est du joug nazi
en 1945, l’Armée Rouge a construit un glacis de satellites asservis.
Valmy,
l’ardeur patriotique des uns et la dysenterie des autres. Les forces coalisées
envahissent la France le 18 août 1792. Il s’agit d’une armée de 150 000 hommes
(Prussiens, Autrichiens, Hessois, émigrés français). Le 2 septembre, le duc de
Brunswick, représentant le roi de Prusse, donne ordre à son armée d’avancer à
travers les plaines de Champagne et de marcher sur Paris. Les Français de
Kellermann et Dumouriez sont environ 47 000 hommes, des soldats issus de
l’armée royale et trois bataillons de volontaires qui ont répondu à l’appel de
l’Assemblée pour sauver " la Patrie en danger ". La rencontre a lieu
sur le plateau de Valmy.
L’infanterie
prussienne monte à l’assaut mais recule presque aussitôt sous le feu des canons
français. Le feu continue jusqu’à quatre heures de l’après-midi. La bonne tenue
de l’armée française et son ardeur suffisent à arrêter l’ennemi une seconde
fois. Trempés par la pluie et rendus malades par la dysenterie qu’ils ont
attrapée dans les vignes de Champagne, les Prussiens battent sagement en
retraite.
Dans cette
bataille si symbolique pour la mémoire patriotique, les deux armées ne
se sont pas réellement engagées (300 morts côté français, 184 chez les
Prussiens).
Goethe, qui
a assisté à la bataille aux côtés du duc de Saxe-Weimar, a affirmé en 1822
avoir prononcé alors ces mots prophétiques : « D’aujourd’hui et de ce lieu date une ère nouvelle dans l’histoire du
monde ». Un poète allemand apportant sa pierre à l’édifice de la suffisance
révolutionnaire française, on aura tout vu !
La France napoléonienne, " die grosse nation"[5]
Est-il convenable de comparer la France de Napoléon et ses millions d’habitants, à l’Allemagne d’Hitler et ses millions d’habitants ? Chaque fois, la puissance belligérante est militairement plus puissante que chacune des nations qu’elle combat ; elle finit cependant par succomber devant la coalition de ces nations.
La campagne
de Russie de 1812, suivie de la retraite, est un des plus grands désastres
militaires de l’histoire. La Grande Armée est forte de près de
700 000 hommes, la plus grande armée européenne jamais rassemblée.
Bilan : 200 000 morts, 150 000 à 190 000 prisonniers, 130 000
déserteurs ; moins de 40 000 soldats en reviennent. Les guerres
napoléoniennes ont coûté un million de morts français, trois millions au total.
Austerlitz,
la puissance et la gloire, 1802
Communication
politique par l’image ? Propagande ? L’empereur soigne son
image ; après chaque bataille, il est demandé à un peintre d’illustrer
l’événement, soit la majesté triomphante comme à Austerlitz, soit la
figure secourable et compatissante comme à Eylau.
Charles Gros, La
bataille d’Eylau (1807), la boucherie…
Napoléon sauvé par la charge de cavalerie de Murat.
Son plus bel
exploit de communicant est pourtant pacifique ; il s’agit de son
couronnement comme empereur des Français le 2 décembre 1804, immortalisé par le
tableau de David, Premier peintre du régime. La cérémonie est scénarisée de
manière à rappeler le faste de l’Empire romain et de Charlemagne.
Napoléon est
ainsi l’un des premiers à avoir systématisé l’usage de son image à des fins de
propagande. Rien de tel pour entretenir la légende !
Hommage à
Patrick Rambaud, qui a si bien compris l’essence même d’un président de la
République française du XXIe siècle, dès lors qu’on le rapproche
d’un illustre prédécesseur :
Mais l’arme
de la communication par l’image historique peut être retournée au profit des
victimes. Ainsi, il semblerait qu’il y ait, chez nos amis espagnols, comme un
ressentiment à l’encontre des Français depuis le Très de Mayo. Dans ce tableau, célèbre dans le monde entier, Los fusilamientos del tres de mayo, Goya
montre avec une puissance terrible les exécutions sommaires de guérilleros
madrilènes par la soldatesque napoléonienne en 1808.
La statue de Napoléon, abattue par les communards le 16 mai 1871.
Ça rappelle le sort des statues de Saline et de Lénine après la chute des
régimes communistes.
L’ancien dans le nouveau, " le mort saisit le vif
"
Alexis de
Tocqueville (1805-1859), penseur politique, historien et écrivain, est connu
pour son ouvrage De la démocratie en
Amérique, publié entre 1835 et 1840. Le premier tome est une analyse
descriptive de la démocratie représentative républicaine aux États-Unis. Dans
le second, la réflexion s’élargit à des considérations générales sur la
démocratie, notamment le risque de tyrannie de la majorité.
Son essai
paru en 1856, L’Ancien Régime et la
Révolution, apporte une contribution à la thèse de la " continuité
institutionnelle " entre l’ancien régime, monarchique, et le nouveau
régime, républicain. Selon lui, la Révolution de 1789 ne constitue nullement
une rupture dans l’histoire de France.
La
centralisation administrative de la France, après plusieurs siècles
d’agrégation continue par le pouvoir royal, est un produit de l’ancien régime,
et même le seul aspect de l’organisation politique de l’ancien régime qui ait
survécu à la Révolution, parce qu’elle était la seule qui pût s’accommoder de
l’état social nouveau que cette Révolution a créé.
« On est saisi d’étonnement en voyant à quel point
presque tout ce que l’on regarde comme des résultats ou, ainsi qu’on dit, des
conquêtes de la Révolution, existait dans l’ancien régime : centralisation
administrative, tutelle administrative, mœurs administratives, garantie du
fonctionnaire contre le citoyen, multiplicité et amour des places,
prépondérance de Paris, extrême division de la propriété, tout cela est antérieur
à 1789. »
Moins d’un
an après que la Révolution était commencée, Mirabeau écrivait secrètement au
roi : « L’idée de ne former qu’une seule
classe de citoyens aurait plu à Richelieu : cette surface égale facilite
l’exercice du pouvoir. Plusieurs règnes d’un gouvernement absolu n’auraient pas
fait autant que cette seule année de Révolution pour l’autorité royale. » En
effet, en créant une société d’individus libres et égaux, la Révolution
poursuit l’œuvre de la monarchie absolue qui ne souhaitait avoir face à elle
qu’une masse de " sujets ", sans la médiation de corps intermédiaires
et représentatifs. Richelieu a coupé la tête des nobles et abattu murailles de
villes et châteaux ; la Révolution supprime les corporations, jurandes et
maîtrises (Loi Le Chapelier, 1791), interdit les coalitions (grèves) et les
associations entre gens de même métier (syndicats).
« Vers la fin
du XVIIIe siècle, il ne s’établit pas un atelier de charité au fond
d’une province éloignée sans que le contrôleur général ne veuille en surveiller
lui-même la dépense, en rédiger le règlement et en fixer le lieu. Crée-t-on des
maisons de mendicité : il faut lui apprendre le nom des mendiants qui s’y
présentent, lui dire précisément quand ils sortent et quand ils entrent. »
« Personne n’imagine pouvoir mener à bien une affaire
importante si l’État ne s’en mêle. Les agriculteurs eux-mêmes, gens d’ordinaire
fort rebelles aux préceptes, sont portés à croire que, si l’agriculture ne se
perfectionne pas, la faute en est principalement au gouvernement, qui ne leur
donne ni assez d’avis, ni assez de secours. L’un d’eux écrit à un intendant,
d’un ton irrité où l’on sent déjà la Révolution : " Pourquoi le
gouvernement ne nomme-t-il pas des inspecteurs qui iraient une fois par an dans
les provinces voir l’état des cultures, enseigneraient aux cultivateurs à les
changer pour le mieux, leur diraient ce qu’il faut faire des bestiaux, la façon
de les mettre à l’engrais, de les élever, de les vendre, et où il faut les
mener au marché ? Le cultivateur qui donnerait des preuves de la meilleure
culture recevrait des marques d’honneur." »
« J’ai compté en 1750, dans une ville de province
de médiocre étendue, jusqu’à cent neuf personnes occupées à rendre la justice,
et cent vingt-six chargées de faire exécuter les arrêts des premières. L’ardeur
des bourgeois à remplir ces places était réellement sans égale. Dès que l’un
d’eux se sentait possesseur d’un petit capital, au lieu de l’employer dans le
négoce, il s’en servait aussitôt pour acheter une place. Cette misérable
ambition a nui aux progrès de l’agriculture et du commerce en France. »
La cause
paraît entendue : la Révolution a repris l’héritage du centralisme
étatique, son interventionnisme tatillon, son imagination infinie pour créer
charges et postes publics. Pourtant,
depuis la Révolution, ce système politique consubstantiel de la monarchie
absolue est dénommé " centralisme jacobin ", en référence à
l’opposition au sein de la Convention entre Girondins, supposés fédéralistes,
et Jacobins, supposés étatistes. Mieux que les Girondins, les Jacobins ont
compris l’intérêt politique de reprendre à leur compte la centralisation
administrative mise en place par la royauté.
Que dire de
cette imposture sémantique ? Le tour de passe-passe n’est pas
innocent : en parlant d’une France jacobine, on fait, comme on dit,
" d’une pierre deux coups " : on bénéficie d’un
système centralisé, héritage historique des rois, tout en faisant croire que ce
sont les Révolutionnaires qui l’ont inventé.
Le tour de
passe-passe n’est pas sans conséquences : si le centralisme français est
d’origine jacobine, alors il n’est vieux que de 200 ans ; s’il est
d’origine monarchique, c’est au moins 350 ans. Plus le mal est installé, plus
la guérison, si elle est encore possible, sera longue.
[1]
Jusqu’à 2011, la France comportait 100 départements, DOM inclus. Le 101e
s’appelle Mayotte…
[2]
Citation d’un extrait d’une conférence de presse du président de Gaulle en
novembre 1967, parlant du peuple juif. Est-ce de l’antisémitisme ? Le
président précisera plus tard : « J’ai
dit du peuple juif non pas qu’il était un peuple dominateur, mais qu’il était
un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur ; il y a tout de même une
sérieuse nuance ! Dans un sens, c’est même un compliment que j’ai fait aux
Juifs ; j’aurais mieux compris leur réaction indignée si j'avais dit, par
exemple, qu’ils étaient outrecuidants, ce qu’ils sont cependant, bien souvent ! »
[3]
« Le gouvernement de la révolution est le
despotisme de la liberté contre la tyrannie. » Robespierre.
[4]
Comme un authentique " parrain " sicilien ; est-ce la
marque d’un tropisme italien chez le Corse ?
[5]
Die grosse nation, " la grande nation ", c’est ainsi
que les Allemands de l’époque qualifiaient l’empire napoléonien. Il paraît que
des Allemands, aujourd’hui encore,
qualifient ainsi la France, pour se moquer de sa prétention.
nul
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